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Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Aux portes de l'Hiver (Chronique n°207)

3 novembre 2019,

Ma dernière journée à la chute Montmorency a un gout de tristesse. L'hiver s'installe sournoisement durant mes dernières ballades. Les nuages s'assombrissent, le vent se lève. Le temps est passé si vite... Trop vite. Ce voyage m'a rendu plus fort. Désormais je suis à la croisée des chemins... Comme toujours je ne dis pas vraiment au revoir (ni même adieu) et je m'empresse de suivre les routes sinueuses... Mes préférées.


Aux portes de l’Hiver


Me voilà aux portes de l’Hiver… à la fin d’un énième voyage… à la croisée des chemins…

Je parcours une dernière fois le parc de la Chute Montmorency.

La nature environnante s’est déjà endormi… Il n’y a plus de couleurs dans les arbres, plus de reflets dans la cascade.

La neige n’est plus très loin, on peut déjà la sentir dans l’air… Le ciel se charge d’une lourdeur qui bientôt viendra repeindre les paysages québécois.


Les Histoires de ces lieux m’accompagnent dans mes adieux silencieux…

Le Windigo qui effrayait les algonquiens et les premiers colons de l’ile d’Orléans en 1616, les soldats français et britanniques qui s’affrontaient d’un bord et de l’autre de la chute en 1759, La pauvre Dame Blanche qui pleure encore chaque nuit près de la chute depuis la mort de son beau Louis… Je m’étais approprié tous ces récits… Et je les abandonne là, aux portes de l’Hiver.


Le temps semble suspendu…

Nous attendons tous quelque chose. Les parois rocheuses se préparent à accueillir leur manteau blanc. Les embruns de la chute s’impatientent de former un nouveau pain de sucre.

Quant à moi… j’attends de regagner mon Pays.

Nous sommes aux portes de l’Hiver et je ne verrai pas celui-ci métamorphoser les paysages de Montmorency.


Mon coeur est calme et reconnaissant… J’ai aimé cet endroit, son héritage mais aussi l’importance de la transmission qu’il nous offre. L’Histoire, les mystères géologiques et la préservation de la nature… ce lieu emblématique nous rappelle combien nous sommes peu de choses. Des poussières qui se promènent et laissent leurs empreintes le long des ces roches depuis 450 millions d’années.


Le ciel s’assombrit, le parc va s’endormir jusqu’au printemps prochain… Je ne ferai pas partie de ce nouveau chapitre… Je traverse une dernière fois le pont de la chute. Je prends mon temps, je profite… Je veux imprimer ce lieu, je veux garder ce moment dans ma mémoire. Je range mes derniers dossiers et mes recherches. Il est temps de fermer la porte de mon bureau.


Me voilà aux portes de l’Hiver… à la fin d’un énième voyage… à la croisée des chemins…

Je laisse derrière moi le parc de la Chute Montmorency.

La nature environnante s’y est déjà endormi… Il n’y a plus de couleurs dans les arbres, plus de reflets dans la cascade.


La neige commence doucement à tomber. On peut sentir que le vent à tourner… Les flocons s’approprient les paysages que je viens de délaisser. Il est grand temps de réconforter mon âme québécoise.

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