25 août 2018,
Il y a des voyages qui vous marquent à jamais, qui déstabilisent vos convictions les plus profondes et bouleversent les routes à venir. Pourquoi ai-je la sensation d’avoir laissé tant de choses derrière moi au Québec ? Pourquoi les chemins que j’empreinte n’arrivent pas à effacer les sillons canadiens. j’ai besoin de comprendre, besoin de me retrouver et de laisser mes forêts me montrer la voie… Partir ? rester ? où est ma place… Où suis-je chez moi ?
J'ai l'impression que ces bois ont les réponses, j'y entends des murmures, j'y perçois des âmes... Ce soir, seul, je passe la nuit dans la forêt des Sorginak (les Faiseuses de sorts)... J'essaye d'écouter ma terre, de comprendre pourquoi nous n'arrivons pas à nous lier, nous qui nous aimons tant...
Après des heures de marche, près du chemin de pierre qu’empruntaient autrefois les sorcières, j’ai trouvé repos.
Après les vallées, les stèles, les montagnes embrumées, là où les sorcières ont caché leurs derniers secrets, j’ai trouvé repos.
J’ai trouvé repos au bord d’un charmant ruisseau,
Douce cascade au chant d’ondines,
Mélodie d'eau fraiche, venant des montagnes, sur laquelle s’usent les pierres et survivent les légendes.
J’ai trouvé repos sous des arbres aimants.
Des arbres aux branches câlines.
Leurs ramures semblent caresser les eaux…
Caresser les âmes égarées.
Avant la nuit, je profite de ce sanctuaire impétueux.
J’écoute le vent dans les cimes.
Je sens les courants qui filent sous mes orteils.
Je suis petit dans ce théâtre végétal…
Avant la nuit, j’allume des bougies au bord de l’eau.
J’écris quelques mots pour me rappeler qui je suis.
Je bois l’énergie des pierres pour comprendre où je vais.
Cette nuit, la lune est pleine… Cette nuit j’attends une réponse…
Je suis la forêt, immobile et silencieux.
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