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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Barbie, ma meilleure amie (Chronique n°22)

Dernière mise à jour : 27 mai 2020


20 Mars 2011,

Parfois quand la vie est trop rude, on aspirerait à redevenir un enfant... à balayer les soucis et les emmerdes. Dans les vieux cartons qui traînent dans le garage chez mes parents, je redécouvre quelques souvenirs d'enfance... Des camarades de chiffons et des amies de plastique. Je sais qu'ils aimeraient que l'on rejoue à quelques unes de nos vieilles histoires... Mais beaucoup d'entre-elles se sont perdues et quelques autres peinent à trouver une résonance dans mon quotidien stressant désormais...


J’ai toujours su, depuis mon plus jeune âge, que je n’étais pas comme les autres garçons de mon école. Alors que les ballons de foot et de basket rebondissaient dans la cour de récré, je sautillais sur une marelle ou jouais les maîtresses d’école.


A la maison, pas de grands changements, je ne jouais pas avec des lego ou des voitures de pompier.

Je préférais vivre de grandes aventures avec Barbie.


J’ai vite trouvé une véritable amie auprès de cette jolie demoiselle qui inculque des valeurs fondamentales de la vie : comme faire du shopping, avoir un cabriolet rose, sortir avec des surfeurs super canons et occasionnellement sauver la vie de dauphins en détresse.


Malgré l’amour que je pouvais porter à cette poupée, je sentais bien que notre amitié était incomprise et moquée. Mes camarades de classe riaient de moi. Mes grands-parents s’inquiétaient de me voir passer des heures à peigner Barbie. Quand aux caissières du supermarché, elles jugeaient mes parents lorsqu’ils m’en achetaient une nouvelle.


Alors que les garçons du quartier jouaient à partir en mission avec Batman ou à dézinguer des monstres, avec ma voisine Marine, nous nous réfugions dans ma chambre pour partir en vacances sur les plages Hawaïennes avec Barbie et Ken.


Lorsque les garçons du quartier sortaient les flingues pour exterminer le docteur X d’Action Man, nous sortions discrètement des peignes magiques qui changeaient la couleur des cheveux de Shelly, la petite sœur de Barbie.

J’entends déjà ceux qui vont me dire que ces jeux (soit disant) de filles ont déréglé mon développement. Mais ces gens là, je peux les rassurer tout de suite… J’ai une vie tout à fait normale aujourd’hui : Je n’ai pas de cabriolé rose, pas d’argent pour partir en vacances à Hawaï, pas le temps de faire du shopping et je ne sauve pas les dauphins qui se baignent dans des eaux radioactives.


Oui je suis devenu une personne banale comme vous tous… En vérité, il n’y a que Barbie qui peut-être aussi exceptionnelle ! Je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir laissé m’épanouir et jouer comme n’importe quel enfant…


Peu importe ce qu’il nous arrivera une fois grand… Peu importe qui nous deviendrons ou qui nous aimerons… Il n’y a bien que les jeux d’enfant pour nous faire croire que le monde des adultes sera notre meilleure cour de récré.

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