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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Continuons Camarades, la route est bonne ! (Chronique #197)


24 août 2019,

Une nouvelle fois, j'ai attendu longtemps avant d'écrire cette chronique. Je ne doute pas que quand je la publierai le désastre sera bien pire. J'ai, cette fois encore, observé les images, les indignations, les amalgames (assez désolants parfois) qui pullulent sur nos réseaux sociaux... Je sais que suis prisonnier d'un monde qui me coupe de la Nature. Je lutte chaque jour pour me défaire de ces chaines que j'ai longtemps porté avec amusement. Je sais qu'il me reste du chemin, je sais que suis encore un loin des efforts que l'on devrait s'imposer, que parfois les tentations sont encore fortes. Je sais aussi que nous ne prenons absolument pas la route du Mieux... Notre forêt brûle...

Je vis dans un monde qui touche à sa fin… Un monde qui se consume à grand feu.

Et pourtant on me demande encore de planifier, d’organiser, de consommer, de célébrer… mais avons nous encore le temps de faire tant des projets ? Avons nous le droit de détourner le regard sur ce que sera demain et de fermer les yeux sur le désastre que se joue aujourd’hui ?


Je vis dans un monde où les oiseaux s’envolent et ne reviennent plus… Dans un monde où les glaciers s’effondrent, où les forêts s’enflamment, où les baleines s’échouent, où les ours blancs quittent la banquise, où l’océan ramènent notre plastique sur les plages, où les abeilles se font rares, où les papillons ne s’aventurent plus dans nos jardins, où les colonies de chauves souris s’amenuisent, où les aigles cessent de se reproduire…. Et malgré ce triste constat, nous gardons notre arrogance.


Pourquoi ne faisons-nous rien ? L’Homme s’est longtemps cru plus fort que la Nature. Il a même jugé bon de la quitter, de construire son propre monde, loin de ses lois et de ses bienfaits. On s’est contenté de la dominer, l’exploiter, la réduire… Aujourd’hui nous voilà face à notre égoïsme. Mais le plus tragique, c’est que nous ne connaissons plus la Nature, nous sommes incapable d’y retourner. Nous nous contentons de la regarder à travers nos écrans et nos smartphones. Après des siècles de prétention, nous avons oublié que nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autre… Et peut-être même la plus inutile, indéniablement la plus envahissante.


La forêt brûle, NOTRE FORÊT… Certains fous diront, une énième fois, que cela ne nous impactera pas : N’oublions pas chers amis que nous sommes des Êtres EXTRAORDINAIRES. Des médias complices évoqueront ce drame furtivement, lui préférant des sujets sur la croissance qui peine en Europe ou les énièmes rassemblements vains de nos dirigeants, des abrutis complices de la décadence de Dame Nature.

Mais rassurons-nous, pendant ce temps là, nous partagerons tous notre photo tragique sur les réseaux sociaux, en espérant qu’elle fera quelques likes. Comme nous sommes des êtres doté d’une grande intelligence, nous comparerons l’incomparable en pestant après Notre-Dame, après les riches, après les multinationales… Alors que nous même ne faisons rien, alors que nous même nourrissons cet ogre.


Dès que tout le monde aura partagé sa photo larmoyante sur les réseaux que se passera t-il ?… Rien mes chers amis. Nous continuerons de filer sur les autoroutes, de nous bousculer dans les centres commerciaux, de jeter nos mégots de cigarettes dans la rue, d’acheter des tomates qui viennent de l’autre bout du monde et de s’abreuver de série Netfilx.


PERSONNE ne se dira qu’il est temps de mettre tout à plat, de tirer des conclusions de nos folies et de faire un pas vers la Nature… vers notre nature.

PERSONNE ne fera rien… Nous ne sommes pas des héros, nous ne sommes pas des révolutionnaires, nous ne sommes même pas des visionnaires… Nos dirigeants en sont d’ailleurs la parfaite vitrine ! Une génération qui n’est bonne qu’à chialer sur internet à coup de « hashtag », de « Prayfor » et de photos incomprises.


Je vis dans un monde qui touche à sa fin… un monde qui se consume à grand feu. Et je ne n’entrevois pas les fondations de celui qui lui succèdera. Nous sommes incapables de le faire naitre. Nous abimons les derniers acres que nous pouvons exploiter… Continuons camarades la route est bonne !

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