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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Le Théâtre de Marionnettes (Chronique n°28)


5 Septembre 2011,

Dans cette chronique, je vous parle d'un lieu parisien assez insolite. Si je m'arrête un instant pour écrire sur ce petit théâtre de marionnettes, c'est parce que j'y ai trouvé l'amour et aussi quelques souvenirs d'enfance. Je l'admire, ce garçon artiste qui donne vie à ce vieux théâtre... Je voudrais que les parisiens comprennent à quel point il est précieux, ce petit théâtre derrière les arbres.


Si vous flânez vers le champ de Mars, ne vous contentez pas de lever les yeux au ciel pour contempler la Tour Eiffel… Prenez aussi le temps de regarder les petites choses, les beautés de la vie qui sont à votre hauteur et qui vous racontent une toute autre histoire.


Au milieu des tulipes et des jacinthes, derrière quelques arbres bien entretenus, derrière les jeux d’enfants où des rires incessants se font entendre, il y a un théâtre de marionnettes plein de charme. Un théâtre qui semble avoir résisté aux affres du temps et à la modernité de notre époque.


On peut aisément imaginer les événements qu’il a traversé. Plus que centenaire, il joue la résistance dans un Paris qui sans cesse démolit et dénature. Il a vu grandir beaucoup d’enfants ce petit théâtre derrière les arbres. Qui aurait pu croire que ces histoires mutines continueraient à divertir les filles et les garçons d’aujourd’hui.


Tous les jours, à la même heure, il y a ce jeune homme qui sort du théâtre et qui sonne la cloche pour annoncer le début du spectacle. A son arrivée, les jeux enfantins s’arrêtent tour à tour. Les balançoires continuent leurs valses seules et les toboggans sont abandonnés. Tous s’approchent du théâtre derrière les arbres. Parents et petits se hâtent à la billetterie. Les voilà prêts à écouter une nouvelle histoire.


Lorsque vous entrez dans le théâtre de marionnettes, une sensation de nostalgie et de parfums sucrés vous envahit. Il semblerait que Paris ait gardé toute sa beauté, toute son âme sur les bancs du petit théâtre derrière les arbres. Les boiseries s’effritent, les portes grincent mais la magie de l’enfance n’y a pas pris une ride.


Au levé de rideau, la salle se plonge dans un noir rassurant où les enfants ébahis apprivoisent le silence et se laissent transporter par la bienveillance des marionnettes. Les décors en bois et les toiles peintes avec précision nous emmènent en voyage au pays des contes. On oublie le temps et la logique dans le théâtre derrière les arbres. On se prend au jeu, comme si l’enfant qui dormait en nous avait attendu qu’on le conduise ici.


Je reconnais sans mal la voix du jeune homme à la cloche, qui donne avec aisance la parole à Guignol, Cendrillon, à ses vilaines soeurs, à sa bonne fée et au Prince charmant. Il agite les marionnettes, s’amusant des rires et de la participation des enfants présents dans le petit théâtre derrière les arbres. Il improvise, rigole et se laisse surprendre par l’innocence de son public attentif.


Une fois la représentation terminée, le rideau se referme avec élégance sur les marionnettes. En sortant du théâtre, votre regard ne peut ignorer la Tour Eiffel. Il n’est pas impossible qu’un sourire vous échappe, en contemplant le champ de Mars qui reprend peu à peu ses jeux d’enfants là où il les avait laissés. Vous remercierez Paris d’avoir encore des endroits comme celui-ci… Des endroits comme le petit théâtre derrière les arbres.


Si vous flânez vers le champ de Mars, ne vous contentez pas de lever les yeux au ciel pour contempler la Tour Eiffel… Prenez aussi le temps de regarder les petites choses. Les beautés de la vie qui sont à votre hauteur et qui vous racontent une autre histoire… Comme ce théâtre de marionnettes. Aujourd’hui, si j’ai le sourire, c’est parce que je suis fier d’avoir dans ma vie un être aussi exceptionnel que le jeune homme artiste du petit théâtre derrière les arbres.

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