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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Les Chroniques d'un Auteur Perdu 2010 (Chapitre 1)


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Avant propos :


En Juin 2010, une nouvelle vie commençait. Je souhaitais la consacrer à ma passion pour l’écriture. Je portais, en moi, les personnages d’un univers fantastique peuplé de fées, de lutins et de chevaliers. Un roman que j’écrivais déjà dans les couloirs du lycée et dans les backstages de Disneyland. Un roman que j’avais appelé sommairement : « Le Royaume de Faery »


Avec mes amis, tous artistes dans l’âme, nous tentions d’allier nos passions et des jobs alimentaires, que nous enchainions dans les boulevards parisiens.


Après ma démission de la Parade de Disneyland Paris, me voilà vendeur « de luxe » dans les grands magasins, puis hôte d’accueil pour le siège international d’une grande banque… Des carrières à mille-lieues de mes passions et de mon imaginaire… Mais cela me permettait de payer mon loyer hors de prix dans la région parisienne.


J’osais croire, avec beaucoup de naïveté, que mon talent d’artiste finirait par être remarqué. Que ma vie changerait du tout au tout. Au détour d’une soirée dans un café de la capitale, Romain, un de mes amis, me suggéra de tenir un journal pour y raconter mes ébauches, mes inspirations et mes doutes… Ce journal prit les allures d’un blog :

« All the little things »


Qui aurait cru, qu’avec le temps, il deviendrait l’une de mes plus grandes fiertés. Grâce aux chroniques que j’ai partagé chaque semaine sur le net, j’ai vu naitre mes univers : Les Contes et Légendes de Faery, Il neigera bientôt sur Pine Ridge, Les bruyères cendrées, Une chanson pour Louise…


Mon écriture s’est affinée, améliorée avec le temps.


Aujourd’hui, ces chroniques sont le reflet de plusieurs époques de ma vie. Les témoins du chemin parcouru et des écrits à venir.


Dans cet ouvrage, vous allez retrouver les chroniques publiées durant l’année 2010. Des chroniques qui parlent essentiellement de la difficulté d’allier l’art et l’amour, de faire face à la solitude dans la création, mais aussi, de grandir et de s’affirmer. Paris est partout dans mes premières chroniques… J’observe, j’interroge, je subis parfois. J’essaie de me faire une place dans les foules et les métros en retards.


Au fil de mes pensées, vous allez rencontrer mes amis (bien-sûr), Pépé le sans abris de la station Auber, des vendeuses prétentieuses, des managers impitoyables et le coup de coeur qui peut changer une vie…


Bienvenue dans les Chroniques d’un auteur perdu…


Julien Gaüzère

Introduction


« C’est terminé ! »


C’est à peu près comme ça que tout à commencé.


Ce jour de septembre 2008, j’ai quitté Charles après trois ans de relation et autant d’errance dans mes ambitions littéraires.


Notre histoire avait pourtant tout pour être un conte de fées… Nous étions le couple parfait, entouré d’une famille aimante. Notre destin à deux était tout tracé.


Mais voilà… Je l’ai dit : « C’est terminé ! »


On pouvait aisément me reprocher d’être égoïste mais en réalité je ne faisais que reprendre ma liberté… Et les larmes de crocodile de Charles n’y ont rien changé.


J’en oublierai presque de me présenter… Je m’appelle Julien Gaüzère et je suis un auteur perdu.


Cela fait longtemps que j’écris…


L’écriture a toujours été mon moyen de communiquer et de me faire entendre.

Je suis d’un naturel discret et timide… Je prends rarement les devants.


Je suis loin d’être un leader ou quelqu’un qui est à la marche du monde.


Pourtant tout cela va changer… Comme je viens de l’écrire : « C’est terminé ! »


Charles a toujours trouvé mes passions ridicules et en particulier l’écriture !… Pour lui j’étais le petit-ami idéal. Une marionnette qu’il a pu façonner à son image.


Sans que je m’en rende compte, j’ai jeté mes histoires à la poubelle et j’ai sauté dans une vie qui n’était vraisemblablement pas à ma taille.


Cela faisait à peine à cinq mois que nous venions d’emménagé dans ce nouvel appartement…


Charles y avait tout décoré à son goût.


Il était fier d’y inviter ses amis, de montrer à quel point notre couple était solide et ancré…


Mais en réalité, dans ma tête, les histoires auxquelles j’avais renoncé me suppliaient de rouvrir la porte.


J’étouffais aux côtés de Charles… Je n’existais pas…


Mais voilà… Je l’ai dit… Après trois ans de vie commune : « C’est terminé ! »


Je pensais avoir le soutien de ma famille dans cette décision hasardeuse… Mais il en a été tout autre.


Mes parents vivaient très mal cette rupture brutale et la première personne qu’il ont soutenu dans cette épreuve… C’est Charles !


De mon côté, j’ai trouvé refuge auprès de mes amis… Cette petite bande qui s’est formé dans les couloirs du « bâtiment Parade » de Disneyland Paris où nous travaillions tous.


Nous étions chacun des artistes à notre façon. Nous avions nos rêves et nos objectifs… Nous nous soutenions tour à tour dans nos arts respectifs…


Charles détestait ça… Et il avait raison de se méfier de cette amitié tempétueuse, puisque c’est elle (en partie) qui a balayé notre histoire.


« C’est terminé ! »

C’est à peu près comme ça que tout à commencé. A peu près à ce moment là que j’ai recommencé à écrire…

Comme un vrai tourbillon, ma rupture avec Charles a emporté bien des choses dans son sillage.


Aujourd’hui, après 5 années à travailler pour le département spectacle de Disneyland Paris, je tire ma révérence !


J’ai décidé de démissionner sur un coup de tête.


Ne vous y trompez-pas… Même si je sais reconnaitre de nombreuses qualités à ce job, il n’est pas aussi « glamour » qu’il en a l’air.


Je n’ai jamais participé aux grands spectacles du parc… Moi, ma mission principale, c’était de faire la peluche dans les restaurants. Des heures à slalomer entre les tables de familles surexcitées dans mon costume puant et sous une chaleur infernale.


Je ne nie pas que cela m’a amusé un certain temps…


Mais cette fois c’est assez.


Mes managers ont eu sensiblement la même réaction que Charles… Ils n’ont pas compris cette rupture… Ils semblaient découvrir que je pouvais entreprendre et mener ma vie avec conviction.


Je traverse une dernière fois les couloirs de ce bâtiment…


Malgré ma décision, je suis ému.


Je regarde les têtes de Pluto, Bourriquet et Rafiki qui dorment sur les meubles du grand hall.


Je suis délivré de leur emprise… Et pourtant j’ignore si j’existe sans ces masques sur mon visage.


Une nouvelle vie commence… Une nouvelle vie sans Charles, sans Disneyland… Une nouvelle vie parisienne où je pourrai enfin donner toute sa place à l’écriture.


En partant, je ne peux m’empêcher de m’arrêter devant le symbolique château de la Belle au Bois Dormant.


Je le regarde avec amour… Presque comme au premier jour.


J’aime ces instants où le parc est vide… Sans aucuns visiteurs… Ces instants où ce royaume magique semble nous appartenir.


Je remonte Main Street pour la dernière fois… Je prends mon temps.


Comme si j’avais peur de tourner la page…


Mon téléphone sonne.


Mes amis s’impatientent. Ils m’attendent tous au Disney Village pour fêter mon départ ! Je presse le pas…


Nous nous sommes donnés rendez-vous devant le Annette’s Diner.

Eva, Romain, Sémy et Fred m’y attendent avec des confettis et des ballons.


Je suis le seul de notre bande à quitter Disneyland. Mais le choix que j’ai pris pourrait bien donner des idées de liberté à certains de mes camarades.


Pour une fois, je suis à la marche du monde !


Autour d’un verre, nous trinquons à nos rêves.


Eva est la première à lever son verre en l’agrémentant d’un discours encourageant comme elle seule à le secret.


Eva s’est également la première grande amie que j’ai trouvé à Disneyland.


Nous nous sommes rencontrés à 7 heures, un matin de septembre 2006 devant la badgeuse du bâtiment Parade. Je portais déjà sur mon dos, le costume de bourriquet et elle, celui de Pluto…


Et depuis ce jour là, nous sommes devenus indissociable. Toujours de paire dans les fêtes et les soirées.


Eva est chanteuse… Elle aussi espère un jour atteindre ses rêves. D’ailleurs, nous avons eu plus d’une fois l’idée de faire un duo ensemble !


Le deuxième à lever son verre, c’est Sémy.


S’il y en a un de nous qui incarne le mot artiste, c’est bien lui ! Il est déluré, sans filtre et imprévisible.


C’est aussi quelqu’un de généreux et souvent mon premier lecteur.


Ma première rencontre avec Sémy a eu lieu dans une « Break-room » de Disneyland en juillet 2007. Il écoutait furtivement mes confidences avec Eva.


J’ai même failli l’embrasser durant une soirée d’Halloween, un peu trop arrosé… Mais la nausée nous a sauvé de cette bêtise.


Sémy est passionné de cinéma et de télévision. Il connait tout et se passionne pour l’art de l’image. Il a du talent et espère un jour devenir scénariste.


Le troisième à lever son verre, c’est Romain.


Je dois beaucoup à ce garçon… C’est un ami précieux. C’est lui qui a fait renaître ma passion endormie pour l’écriture.


Avec Romain, nous avons surtout appris à nous connaître dans les métros parisiens qui nous conduisaient à l’université en septembre 2007. Car, comme moi, il poursuivait ses études dans ses premières années à Disneyland.


Très vite, nous avons parlé d’art. Romain est un très bon écrivain, j’ai déjà eu l’occasion de lire quelques uns de ses écrits…


Mais son rêve, c’est le monde du cinéma. Il aimerait réalisé ses propres films.


Lorsque j’ai quitté Charles, c’est chez Romain que j’ai emménagé temporairement, ce qui a sans doute consolidé notre amitié.


Le quatrième à lever son verre, c’est Frédéric. Fred pour les intimes.


Je ne connais pas de personne plus talentueuse que Fred. Tout lui réussit… Il dessine, il peint, il sculpte, il coud, il joue la comédie, il chante, il écrit.


Ce garçon est un éventail de savoir-faire !


J’ai rencontré Fred à une soirée de Noël en décembre 2007. Mais étrangement nous avons mis du temps à nous apprivoiser. Il faut dire que Fred a une personnalité imposante et il m’a fallu trouver la bonne harmonie.


Nous sommes vraiment devenus amis durant une fête de Juillet 2008. Nous nous étions tous travesti en Princesses Disney pour l’occasion : Sémy en Jasmine, Romain en Gisèle, Fred en Esmeralda et moi, en Ariel, la petite sirène.


Qu’est ce que nous avions ri !


Je suis heureux d’avoir mes amis auprès de moi ce soir…


Je n’ai aucune crainte, je sais que nous resterons unis malgré mon départ de Disneyland.


J’annonce à mes camarades que je compte me remettre pleinement à l’écriture de mon univers « Le Royaume de Faery ».


Cela fait plusieurs années que je me passionne pour l’écriture fantastique.

Depuis le lycée, je gribouille les aventures d’un jeune garçon de ferme nommé Ivan. Il évolue dans un royaume fictif appelé Faery. Il y vit des aventures étonnantes aux cotés d’une fée, nommée Mirage, et de deux lutins (Ben et Grimm).


J’ai foi en cette histoire. En quittant mon job à Disneyland, j’espère pouvoir achever cette histoire qui trotte depuis trop longtemps dans ma tête… Et peut-être même que je trouverai un éditeur !


Au milieu de diverses discussions, allant du futur projet de scénario de Sémy, aux chansons d’Eva, en passant par le prochain tableau de Fred, j’évoque ma peur de la feuille blanche.


Je dois dire que je suis un habitué de ce fléau qui frappe parfois les écrivains. Je ne me suis remis à l’écriture que depuis peu de temps.


Romain, qui se retrouve souvent dans mon cas de figure, me conseille de tenir un journal. Un journal dans lequel j’inscrirais, quotidiennement, ce qui me passe par la tête.


L’idée me semble alléchante.


Je commence à réfléchir à cette possibilité dès que je regagne mon « chez moi » : un 20m2, sombre, surement loué bien trop cher (comme tous les logements d’île de France). Mais, j’y ai mis une part de mon âme d’artiste.

Une idée me vient à l’esprit… Et pourquoi pas un blog ?


Après tout, nous sommes en 2010, dans une société de partage et d’échange…


Ce concept m’aiderait à faire connaitre mes écrits ! A les rendre réels et plus utiles.

Tout commence donc par cette présentation :


« Salut à tous,


sur mon blog, je raconte un petit peu tout et beaucoup de rien sur mon quotidien parisien.


Au travers de mes chroniques, je me confie sans tabous, avec humour (parfois) et émotion (souvent).


A 23 ans je tente de poursuivre mon rêve insaisissable de devenir écrivain.


En pleine écriture d’un roman, je m’interroge sur les enjeux et les difficultés du monde qui nous entoure.


Comment devenir un véritable auteur lorsque l’on vit dans une jungle comme Paris ?

En devant gérer un travail mal payé, des amis débordés, des problèmes d’argents incessants, mais aussi… des amours encombrants ?


Bienvenue dans ma petite chambre sous les toits où naissent mes nombreuses histoires… »



Chronique n°1

Je préfère vous prévenir… Tout ce que je raconterai ici, n'a pas pour but d'être un journal où j'entasserai les moindres détails de ma vie. Ici, il ne sera question que de sentiments, d'ébauches littéraires, de passions, de voyages et de rencontres.

Henri-Frédéric Amiel écrivait dans ses mémoires : « un paysage quelconque est un état de l’âme ».


J'ai conscience qu'en me lançant, à mon tour, dans cet exercice littéraire, il me faudra parfois accepter de vous emmener dans des coins insondables de mon âme. Nos vies s'accompagnent de réflexions, d'histoires et d'analyses que l'on aime octroyer au hasard. Cependant, il faut bien se l’avouer, ces raisonnements ne sont que le pur reflet de nos existences.

La nation Cheyenne disait, en parlant d’histoires, qu’un récit n’a aucune valeur pour celui qui le reçoit s’il ne connait pas l’intériorité de son créateur. Le message y est entièrement perdu. C’est aussi dans cette optique que l’envie d’écrire sur ce blog m’est venue. Ainsi, je dépeindrai ma vie au travers de confidences. Je partagerai mes réflexions, mes travaux et mes recherches pour accomplir… peut être, un jour… Mon oeuvre « littéraire ».

D’ailleurs je n’aime pas employer le mot « littérature » et je suis loin... très loin de me considérer comme une "littéraire". On associe souvent l’écriture et la littérature à une forme d’ennuie neurasthénique. Surement parce que les professeurs s’efforcent de nous noyer dans des univers que l’on n’est pas en âge d’aborder.

Je n'ai pas compté les fois où j'ai baillé sur mes bouquins d'école. Je lisais dans le vide sans comprendre les mots qui défilaient sous mes yeux. Je ne lisais des histoires... Je lisais l'ennuie. C’est regrettable ! Car en forçant nos lectures et dénigrant celles qui pourrait nous attirer. Il est fort à parier que nombreux, seront ceux qui, fermeront les portes de ce mode d'évasion assez extraordinaire.

Il m’a fallu du temps pour ré-apprivoiser ces auteurs que l'on avait malmenés sur les bancs de l'école. La clé de la survie de ce plaisir qu'est la lecture, ce n’est pas de lire à tout prix… C'est surtout de choisir son style et son voyage...

J'écris depuis de tout petit, c'est mon talent, ma fierté et souvent mon fardeau. N'ayant pas de formation littéraire ou de cursus universitaire très défini, je suis loin... très loin d'avoir la clé qui ouvre la porte du microcosme artistique. Mais l'époque dans laquelle j'évolue, pourrait bien m'offrir la chance que j'attends...

Il est indéniable, que l’écriture comme ses soeurs d’art (la peinture ou la musique) est en pleine mutation. Il est d’ailleurs probable que la littérature soit, en réalité, une vieille relique de musée, à l’instar de la Joconde ou des symphonies de Beethoven. Personnellement, je ne pense pas que la littérature soit morte. La naissance d’une nouvelle forme d’écriture est sans doute la plus belle chose qui pouvait arriver à un passionné de récits comme moi.

L’écriture s’est vue réinventée avec l’avènement d’internet et les moyens de locomotion qui nous emmènent aux quatre coins du monde en un claquement de doigts. Désormais, il est simple de savoir ce qu’il se passe juste à côté de nous. Il est facile de s’informer, d’apprendre et de rencontrer des personnes de tous horizons… Il suffit juste pour cela d’être ouvert à la vie.

C’est dans une optique moderne et novatrice que j’ai voulu créer ce blog. Pour ne pas oublier que la Vie, c’est avant tout des rencontres, des découvertes, des histoires transmises et que l’écriture… C’est simplement la Vie.

Bienvenue sur mon blog All the Little Things….

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