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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Loin des vallées... Loin des Grandes Terres (Chronique n°195)


2 août 2019,

Et si je m'étais trompé... Jusqu'à présent j'ai toujours suivi les routes qui me semblaient juste et celles qui m'appelaient. Et si cette fois je m'étais trompé... Et si ces routes n'avaient jamais demandé mon retour ?

Pour la première fois, mes vallées basques me manquent... Alors, je ressors mes vieux projets. Ceux que j'avais brûlés trop vite. En me replongeant dans mes histoires de Sorginak, de légendes, de stèles oubliées et de saveurs inégalables. J'offre à mon coeur une légère impression de rentrer à la maison. Et si la maison c'était les Grandes Terres ?

Plus les jours défilent et plus je réalise que je ne regardais pas à la bonne place.

Je scrutais les mauvais horizons.

En revenant ici, je pensais me rapprocher des Grandes Terres.

Mais en réalité, les Grandes Terres, je les avais déjà.


Plus les jours défilent et plus mes yeux cessent de s'émerveiller des beautés de Québec.

Ils commencent à s'accorder avec mon coeur.

Ils cherchent le chemin le plus court pour rejoindre la maison.

Les Grandes Terres ne sont pas ici,

Les Grandes Terres, je les avais déjà.


Plus les jours défilent et plus je me demande :

pourquoi ai-je pris la fuite ?

Que pensais-je retrouver ici ?

Ici où tout n'est que souvenirs et histoires fanées.

Elles sont bien loin les forêts résineuses,

Loin, les rivières impétueuses et les lacs gigantesques.


J'aime profondément Québec,

ses rues en pentes et son héritage.

Mais malgré tous son amour, je ne me sens pas à ma place.

Où sont les aventures, les paysages époustouflants que j'espérais ?

Où sont les Grandes Terres ?

Même la chute Montmorency n'arrive plus à assouvir mon besoin d'espace.


Plus les jours passent et plus les vallées basques refleurissent dans ma tête.

Je ne pense qu'à elles, jour et nuit.

Je rêve des sentiers que j'ai délaissés, des histoires inachevées, des villages qui m'ont adopté.


Je vois encore les Sorginak dansant dans les grottes,

j'entends les loups qui hurlent dans les montagnes.

Je revois les flammes câlines qui bordaient le ruisseau lors de mes nuits en forêt.


Plus les jours défilent et plus je réalise que je ne regardais pas à la bonne place.

Je scrutais les mauvais horizons.

En revenant ici, je pensais me rapprocher des Grandes Terres.

Mais en réalité, les Grandes Terres, je les avais déjà...

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