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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Lui (Chronique n°48)

19 Mars 2014,

On n'est jamais préparé à être blessé en amour... Jamais. Je ne pensais pas qu'un jour, la personne en qui j'avais le plus confiance, celle avec qui je partageais un quotidien de rires et de complicité deviendrait un étranger... Quelqu'un qu'il me fallait fuir au plus vite. C'est étrange comme la lettre d'un inconnu, malencontreusement tombée dans mes mains, a pu balayer l'amour qui je croyais encore possible...

Chronique n°48 : Lui

Devais-je ouvrir cette lettre ?

Cette lettre qui ne m’était pas destinée…

Etrangement avant même de décacheter délicatement l’enveloppe, je savais que j’allais y découvrir des mots qui balayeraient mon quotidien.


Un fantôme s’en est échappé… Son fantôme.

J’ai vite compris qu’il était déjà venu ici. Je vous ai vu tendrement posé sur le sofa.

Etrangement, je n’ai pas eu le courage de vous imaginer dans notre lit, même si je pouvais y sentir à distance vos pulsions animales.


Je ne connais rien de lui… Juste son nom, ses mots d’amour et sa promesse de te délivrer.

Il ne connait rien de moi, mis à part l’image que tu as bien voulu lui dépeindre.

Etrangement dans cette lettre, je suis un monstre. J’ignore pourquoi je tremble autant alors qu’au travers des mots, je crois comprendre que je suis le méchant de votre Histoire.


Je croyais que je serais toujours celui qui t’écrirais les plus beaux « Je t’aime ».

Mais dans cette lettre, je découvre un amoureux dont la prose est plus passionnée que la mienne.

Etrangement, je reste calme… je canalise mes colères, je remonte le fil de ces derniers mois et je comprends enfin qui était ce parasite qui écorchait nos baisers.


Devais-je ouvrir cette lettre ?

Cette lettre qui ne m’était pas destinée…

Doucement je lâche prise. Je ne cherche pas à dissimuler mes lectures. Je pose cette douce déclaration bien en évidence sur la table du salon.


Je suis le fantôme… Et il est grand temps que je m’efface.

Nos draps portent la marque d’un étranger. Un guerrier musclé dans les bras duquel tu m’as sali.

Doucement je sors mon sac de voyage de dessous le lit. J’ai soudainement besoin d’aventure et de lâcher prise... besoin de disparaitre, de faire comme si « nous » n’avait jamais existé.


J’en connais finalement si peu sur toi… Alors que pour lui, tu sembles murmurer bien des secrets.

Je ne veux plus rien savoir, rassures-toi. Je suis déjà loin et Lui est déjà là.

Doucement, je commence à pleurer. Il fallait bien que cela arrive. Je n’ai pas peur de laisser s’échapper cette faiblesse. Je sais déjà que ce sera les seuls larmes que je t’offrirai.


Je croyais sincèrement que je n’écrirais plus mes blessures dans un carnet.

Comme un être faible, j’ai eu besoin de mettre un visage sur l’auteur de la lettre.

Doucement, je fais défiler les photos d’un inconnu. Lui qui écrit son amour à l’être qui m’est le plus intime. Il est solaire alors que je m’assombris… Doux tandis que je deviens rugueux et froid.


Devais-je ouvrir cette lettre ?

Cette lettre qui ne m’était pas destinée…

Dans la nuit, je disparais… Sans rien dire, sans explications, sans drames et sans remords.

La lettre ouverte posée sur la table sera l’unique preuve que les secrets sont révélés…

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