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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Merci... (Chronique #138)


8 juin 2018, 

Cette journée que nous redoutions tous est arrivée : la fin de l'année et les longs moments d'adieux difficiles. Nous avons quitté nos professeurs, l'école, la forêt, notre groupe si soudé... Mais pour moi les adieux ont une résonance toute autre, je dis aussi au revoir à La Tuque et je m'apprête à rentrer chez moi loin du Québec. Je profite une dernière fois de tous ces paysages, de tous ces visages... J'ai envie d'encore plus encore... Alors qu'il reste si peu. Le soir je fais la route vers Montréal avec Xavier et Jérémy... Une route que je dévore des yeux en murmurant... Merci.

Il est toujours important de dire merci aux personnes qui vous ont transformé. Aux gens qui ont croisé votre route et l’ont bouleversée… Changée à jamais. 


Aujourd’hui, c’était le dernier jour à l’école forestière. La fin d’un chapitre… Pas celle de l’histoire. Dans une voiture surchargée de valises et de souvenirs, je quitte La Tuque avec Xavier et Jérémy. J’ai tellement joué ce moment dans ma tête qu’il me semble bien dérisoire et furtif maintenant qu’il se déroule sous mes yeux. Je réalise à peine que nous venons de laisser un an et tant de personnes derrière nous.


Tout en scrutant la route et ses paysages qui défilent une dernière fois sous mes yeux, je ne cesse de murmurer merci, merci, merci… Merci pour ce voyage, merci pour ces instants, pour nos rencontres, merci pour tout ce que vous m’avez apporté. 


Merci à Isabelle, qui m’a tant appris : comme ne pas faire un feu avec des fougères par exemple. Isabelle, qui a toujours été là pour chacun de nous dans les moments parfois difficiles et souvent heureux. Elle est vraiment la preuve qu’à l’école forestière, nos professeurs sont aussi des soutiens précieux et de vrais amis. J’emporte avec moi de très beaux souvenirs avec Isabelle : la survie, notre camping d’hiver, l’écoute de nuit. En venant à l’école forestière, j’espérai me prouver que j’étais sur la bonne route… Isabelle m’a vraiment montré que oui. Grâce à elle je me suis réinventé.   


Merci à Pierre, l’homme le plus incroyable qu’il m’est été donné de rencontrer. J’ai eu peur de ne pas comprendre ses expressions le premier jour. Mais à ses côtés je suis devenu un vrai québécois. Tout le monde devrait avoir un Pierre sur sa route. Il m’a rappelé combien il est important d’écouter son coeur et de ne pas oublier que le bonheur, c’est de se contenter de peu de chose. C’est d’ailleurs comme ça que les gens s’imaginent que vous possédez un trésor qu’ils ne trouveront jamais. Pierre, c’est une montagne de gentillesse et je dirai même qu’il est devenu mon modèle. Si quelqu’un me demandais ce que je voudrais être plus tard… Je dirai sans hésiter que je voudrai être Peter des bois. 


Merci à Manon, la première à m’avoir accueilli à l’école forestière avec son sourire si attachant et sa bonne humeur communicative. Dès ce premier jour j’ai su que j’allais tellement l’aimer. Manon s’est une petite fée qui sait réconforter, prendre soin des autres et donner tellement de force. Manon a beau être toute petite, pour moi elle incarne la force. C’est la personne la plus forte que je connaisse. Elle m’a donné tant d’énergie et m’a aidé à suivre une route plus claire et sereine. Je lui dois aussi une nouvelle passion : C’est grâce à elle que je suis tombé en amour pour les oiseaux et que j’en fait désormais une partie de ma future route. 


Merci à Lyse, qui m’a tant ouvert l’appétit en cours de Pathologie animale. J’aime beaucoup Lyse parce que dans le fond on se ressemble. Nous protégeons nos remparts de premiers abords mais une fois franchi ces obstacles, nous sommes des océans de générosité. Lyse a mille facettes. On peut jaser de tout avec elle. Elle a une sensibilité artistique qui ne me laisse pas indifférent. Elle sait montrer sa fragilité tout en gardant sa hauteur et c’est… Je pense, la force d’un artiste. Lui dire au revoir ne fut pas chose facile… Mais je sais que je la reverrai bientôt. Chez moi au Pays Basque ou à La Tuque qui sait…?

   

Merci à Richard, qui m’a aidé à voir plus loin que la simple Protection de la Faune. Richard a toujours su que j’étais un vrai protecteur et que la chasse et la pêche n’étaient pas particulièrement mes points forts. Mais il m’a invité à ouvrir mon esprit. Il m’a fait revoir bien des jugements que je pouvais avoir. Richard est la preuve qu’un bon chasseur en connait bien plus sur la forêt et ses animaux qu’un grand défenseur. Richard m’a aussi prouvé que protection et exploitation sont indissociables… Et en réalité Richard est un vrai Protecteur de la Faune. 


Merci à Serge, qui a su régaler nos estomacs plus d’une fois pendant l’année. Serge est un homme avec un sens de l’humour affuté et pointilleux… C’est impossible de ne pas rire durant une journée avec Serge. Rire tout en travaillant fort bien-sûr. Serge c’est un peu le chef d’orchestre de notre formation. Il nous guide, organise, planifie mais il garde toujours un oeil sur chacun de nous pour s’assurer que nous réussissions notre année. 


Merci à Julie, la dernière à avoir rejoint l’équipe de l’école forestière. Je suis heureux d’avoir fait parti de ses premiers élèves. Nous avons passés de bons moments en observation, en cours de mammifères ou encore durant la journée du voyage de pêche où j’ai cramé au soleil. Merci pour sa gentillesse et sa disponibilité. C’est sûr que nous aurions voulu passer bien plus de temps avec en sa compagnie.  

         

Il est toujours important de dire merci aux personnes qui vous ont transformé. Aux gens qui ont croisé votre route et l’ont bouleversée… Changée à jamais. 


Désormais je suis bien loin de l’école forestière… Perdu au milieu de Montréal, sur un balcon chancelant, à fumer et boire une dernière bière avec mes deux camarades.

C’est la fin d’un chapitre… Pas celle de l’histoire. Après cette fête improvisée qui nous a permis d'oublier les séparations de la veille... Xavier m'abandonne dans les rues de Montréal, je regarde sa voiture qui finit par se fondre au milieu de ce trafic ininterrompus.


J’ai tellement joué nos adieux avec Jérémy et Xavier, qu’ils me semblent bien dérisoires et furtifs maintenant qu’ils se déroulent sous mes yeux. Je réalise à peine que nous venons de briser ce dernier lien et d’abandonner tant souvenirs derrière nous.

Me voilà de nouveau au point de départ… Ce soir par ma fenêtre, il y a Montréal… Et je ne cesse de murmurer merci, merci, merci… Merci pour ce voyage, merci pour ces instants, pour nos rencontres, merci pour tout ce que vous m’avez apporté.

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