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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Premières Neiges (Chronique #123)

Dernière mise à jour : 1 févr. 2021



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20 novembre 2017,

Ce matin, par ma fenêtre, je découvre un paysage tout blanc et inspirant. Cela fait déjà plusieurs jours qu'il neige dans les forêts québécoises, mais celle-ci ne s'était pas encore installée en ville. Je n'ai pas hésité une seule seconde... Je me suis empressé d'enfiler mes bottes de neige et je suis parti à la découverte de La Tuque, sous un visage que je ne lui connaissais pas encore...


Chronique n°123 : Premières neiges

Ce matin, le paysage a changé. La neige s’est installée à La Tuque. Je me suis posé dans mon fauteuil avec un café bien chaud et des quelques muffins.

Tourné vers la fenêtre, j’ai contemplé ce spectacle si différent des neiges que j’ai pu connaitre. Comme c’est beau les flocons qui tombent silencieusement sur les trottoirs glacés. Les routes encore vierges du passage des voitures, les rues vides et silencieuses.


Derrière ma fenêtre, je n’observe pas seulement La Tuque. Je suis devant une carte postale qui ferait rêver n’importe quel européen en mal de calme.

Pas un instant à perdre, j’ai vite enfilé mes bottes d’hiver et je suis parti marcher dans les avenues encore endormies de La Tuque. Le silence est le plus beau chant que la neige apporte avec elle. Sous ses caresses, tout semble doux et figé.


Cette première neige pose sur La Tuque, un manteau qui gomme les quelques imperfections qu’elle peut avoir. Elle s’engouffre dans les trous, les fissures, les chemins oubliés, les avenues abîmées. D’un coup, grâce à la neige, La Tuque devient parfaite et indéniablement belle. Je m’empresse d’aller chercher mon camarade Thomas en ville pour profiter de ce moment.


Nous décidons d’emprunter la route jusqu’au parc des chutes. Nous semblons être les seuls à nous aventurer dans ce décor hivernal. Est ce parce que les gens oublient la beauté de chaque instant ? ou parce que nous sommes des français un peu trop émerveillés ?


La neige grimpe, grimpe sur les routes, les trottoirs, les sentiers, les chemins… Si bien que l’on ne distingue plus leurs fonctions respectives.

Les couleurs des arbres de bords de routes et des étendues de forêts s’harmonisent. Les maisons de La Tuque, qui arborent déjà quelques décorations de Noël, semblent délicatement posées sur ce décor éblouissant…


Tout est si beau aujourd’hui. J’ai le sentiment d’être au coeur d’un tableau hivernal de Thomas Kinkade. Après des heures de marches dans la neige, nous arrivons au parc des chutes. Ce parc où nous avions commencé notre année par un beau mois d’août.


Ce pays ne cessera jamais de me fasciner. Quelle force pousse ces paysages à toujours se métamorphoser, à changer d’âme, à raconter sans cesse une nouvelle histoire. Je ne suis à La Tuque que depuis quatre mois et j’ai l’impression d’avoir vu mille saisons, mille couleurs, d’avoir ressenti mille émotions.


Les nuits tombent vite par ici durant l’hiver. Après cette première journée dans la neige, je regagne mon chez moi. Mes pieds sont glacés, mes jambes engourdies et mes yeux émerveillés brillent encore. Que j’aime ce pays… Ce coin de paradis où l’art n’est pas seulement l’apanage des Hommes.


En y regardant de plus prêt, l’Art se trouve dans chaque flocon qui s'amoncelle à ma fenêtre. Un art dans sa plus pure expression. Qui est capable d’offrir au monde une sculpture aussi minutieuse et travaillée que ces petites étoiles des neiges ?


Ce soir, le paysage a définitivement changé. La neige s’est installée et les Latuquois s’en sont accommodés. Les routes et les trottoirs ont été déblayé. Je pense que dehors beaucoup de monde ignore la valeur des flocons de neige. Au chaud, devant mon ordinateur, j’enchaine les chroniques que je croyais perdu… Je retrouve Chankoowashtay et ses histoires. Je retrouve mon art, je l’apprivoise à nouveau.


Comme c'est bon, de se laisser envouter par les flocons qui tombent silencieusement au coeur d'une nuit bien frette... Que c’est bon d’être un français perdu dans les grands froids québécois.

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