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  • Photo du rédacteurJulien Gaüzère Auteur

Puis un jour... Vous revenez (Chronique #201)

Dernière mise à jour : 28 mai 2020


16 Septembre 2019,

Je parcours de nouveau les sentiers de la forêt école de La Tuque, je retrouve les paysages, les odeurs, les émotions... Toute cette palette d'amour qui a fait qu'un jour je me suis attaché à cette Terre... Et qu'elle n'a plus jamais quitté mon coeur.

C'est le moment des retrouvailles avec mes professeurs, mes amis et ses lieux que ma mémoire avait gardé intacts.


Elle est étrange cette sensation du temps qui s’enlise.

Du temps qui joue contre nous... celui qui va trop vite… celui qui éreinte, nous esquinte.


Elle est douce cette sensation… Lorsque vous décidez de vous arrêter un temps…

De le prendre pour faire la route inverse. D’avoir pour otage ce moment furtif mais constructif. De choisir ce jour… pour revenir.


Il y a un parfum de jubilation dans le retour.

Une excitation inextricable qui ne demande qu’à sortir.

Les odeurs, les vents, les musiques ne font que nourrir les souvenirs.

Ils sont de nouveau palpables, réels, atteignables.

Comme si tout recommençait… Là, sur le chemin où l’on s’était laissé.


Je collectionne tous ces visages qu’il est impossible d’oublier.

Les sentiers que j’avais hâte de retrouver.

J’ai arrêté le temps pour quelques instants précieux…

Quelques instants… Trop peu, trop court. Le temps ne s’arrête qu’un jour.


Elle est étrange cette sensation du temps qui s’enfuit.

Du temps qui s’amenuise… Ce temps trop maigre, trop aigre.

Je ne devrais pourtant pas en manquer…

Je devrais être le seul à en disposer, à l’étirer, le savourer, le gaspiller.

C’est mon temps. Aujourd’hui, je le garde en otage.


Je pourrai verser une larme en refoulant les chemins de la forêt école.

Une autre en m’asseyant au bord des lacs que je trouve étrangement bien silencieux.

Une dernière en posant mes doigts sur nos signatures gravées sur cette planche de bois.

J’ai arrêté le temps… Mais je n’ai pas arrêté la vie. Quelques amis sont partis.


Il y a beaucoup de souvenirs ici…

J’ignore si les réanimer me fait du mal ou me rends heureux.

Je constate juste que mon cœur se serre à chaque pas, à chaque virage.

Comme une buse étrangle sa branche avant de reprendre son envol.

Elle est étrange cette sensation du temps fini.

Du temps qui n’existe plus, ce temps révolu, trop vite déchu.

Le temps m’appelle ailleurs…

Et comme un lièvre apeuré je viens me cacher dans la forêt.

J’avais besoin de revenir… Et voilà que je dois de nouveau partir.


Peu importe ce que le temps dira… Je reviendrai encore une fois…

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